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Extrait article Libération

''28 septembre 2012 à 18:41

François Hollande a commenté le budget 2013 lors d'une visite au salon de l'automobile à Paris, le 28 septembre 2012.

Le chef de l'Etat a affirmé que le budget reposait sur «une stabilité absolue de la dépense».

François Hollande s’est engagé vendredi à ce qu’il n’y ait «pas un euro de plus» de dette à la fin de son quinquennat, lors d’un point de presse au Salon de l’Automobile.

«Nous avons eu 600 milliards d’euros de dette supplémentaire durant le précédent quinquennat. Moi, l’engagement que je prends, c’est qu’il n’y ait pas un euro de plus à la fin de mon quinquennat» qu’au début «en termes de dette», a affirmé le chef de l’Etat.

Il a souligné qu’avec le budget 2013, présenté quelques heures plus tôt en Conseil des ministres, «nous commençons un processus qui est celui du redressement et du désendettement».''__

Le même jour, le gouvernement renonçait à revenir à l'équilibre budgétaire en 2017.

Les deux informations, irréconciliables, se sont télescopées dans une indifférence générale qui doit traduire maintenant le renoncement à comprendre.

La France a besoin d’espoir, de croire en son gouvernement et en son président. Alors de grâce, Monsieur le Président, épargnez nous de telles âneries.

Tous les budgets à suivre jusqu’en 2017 sont prévus en déficit. A cette date la dette de la France aura donc augmenté.

Ce n’est pas là prendre une position politique pour ou contre la maitrise des déficits, mais rappeler une évidence mathématique et budgétaire. Le déficit est mesuré hors remboursement de la dette. Tant qu’on sera en déficit, la dette augmentera.

Les déficits prévus sont les suivants ( source Min Economie et Finances) :

2012 : 80 milliards

2013 : 62

2014 : 48

2015 : 34

2016 : 27

2017 : 25

Ils vont obligatoirement gonfler la dette de quelques 270 /300 milliards.

Dés lors le message du président est absolument incompréhensible. Il annonce simultanément 300 milliards de déficit cumulé et la stabilisation de la dette. On ne pourrait qu’hésiter entre un cynisme absolu ou une rare incompétence. Mais le cynisme serait politiquement trop dangereux. Il faut bien se résigner comprendre qu'il ne sait pas de quoi il parle, qu'il confond dette ( un stock) et déficit ( un flux) ou qu'il croit peut-être que le remboursement de la dette est compté dans le budget.

Monsieur le Président, ancien élève de l'ENA, ancien de la Cour des Comptes, copiez-nous donc 500 fois :

Le déficit est mesuré hors remboursement de la dette. Tant qu’on sera en déficit, la dette augmentera.